[Conseil municipal de Lyon : séance du 7 septembre 1986...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0914 FIGRPTL0069 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
historique Le 7 septembre 1986, il ne manquait pas un des 73 conseillers municipaux de Lyon pour procéder, à bulletins secrets, à l'élection des 380 délégués, électeurs titulaires et de leurs 183 suppléants en vue des sénatoriales. Si ces élections au second degré ne passionnent pas le grand public, elles mobilisent l'ensemble de la classe politique. Tous les conseillers avaient donc retrouvés le chemin de l'assemblée municipale. Sept listes étaient présentées. Celle de l'U.D.F. par Maitre André Soulier, celle du R.P.R. par Michel Noir, celle du P.S. par Gérard Collomb et celle du P.C. par son unique représentant René Chevailler. Comme on s'y attendait, bien que membre du groupe R.P.R., Pierre-Bernard Cousté présentait sa propre liste tandis que deux dissidents socialistes, MM. Philippe Millon Rousseau d'une part, et Max Pezon d'autre part, présentaient respectivement la candidature des listes du Mouvement pour un Parti des Travailleurs et du Mouvement des Radicaux de Gauche. Le Front National n'ayant aucun élu municipal, pas plus que le sénateur Mercier (qui n'a convaincu personne de le soutenir) ne pouvaient prendre le départ. Le verdict tombait rapidement. L'U.D.F. (37) et le P.S. (7) faisant le plein de leurs voix. Le M.P.P.T., le P.C. et le M.R.G. engrangeaient chacun le vote de leur représentant. La liste de Michel Noir ne rassemblait que 22 suffrages tandis que, rayonnant, Pierre-Bernard Cousté obtenait trois voix en plus de la sienne. Aussitôt, la suspicion s'installait au sein du groupe R.P.R. L'arithmétique signalait la présence de trois "taupes". Dès lors, il ne restait plus qu'à faire les comptes à la proportionnelle : U.D.F., 193 délégués, 93 suppléants ; R.P.R., 115 délégués, 55 suppléants ; P.S., 36 délégués, 18 suppléants ; M.P.P.T., 5 délégués, 3 suppléants ; P.C., 5 délégués, 2 suppléants ; M.R.G., 5 délégués, 2 suppléants ; liste Cousté, 21 délégués, 10 suppléants. Comme la loi l'y oblige, le Maire donnait alors lecture des noms de tous les élus avant que les 18 conseillers municipaux titulaires d'un ou deux autres mandats électifs (11 conseillers généraux, 5 conseillers régionaux, 2 députés), grands électeurs de droit, ne désignent leurs remplaçant respectifs. La dernière formalité s'accomplissait dans le silence le plus total. En effet, chaque élu municipal est tenu d'indiquer à haute et intelligible voix que quelle liste on doit prendre son remplaçant en cas d'empêchement. Les trois supporter de P.B. Cousté à bulletins secrets allaient-ils se dévoiler ? Le suspense était de courte durée, la discipline de groupe rejouait à plein. A quatre semaines de la venue du Pape, les voix de Cousté (sauf la sienne) restaient impénétrables plongeant Michel Noir dans la perplexité La séance levée, le groupe R.P.R. se réunissait à huit clos dans le sous-sol d'un café de la place des Terreaux... à la recherche des trois "taupes". Source : "Les trois taupes de Cousté dans le jardin de Noir" / Florent Dessus in Lyon Figaro, 8 septembre 1986, p.4.

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